En direct du NAMM 2023 : Don’t Let Me Down
Le NAMM Show annuel s’est déroulé à Anaheim en Californie du 13 au 16 avril. Comme c’est toujours le cas, de nombreux fabricants sont venus montrer leurs nouveaux produits et les musiciens, les influenceurs et les dingues de matos ont fait le pèlerinage pour voir avant tout le monde ce qu’il y avait de novateur et d’excitant.
Et comme pour les éditions précédentes, l’équipe d’Arobas était présente pour partager l’expérience avec vous.
Lorsque les musiciens parlent du “NAMM”, ils font en général allusion au NAMM Show. Le NAMM est une association américaine, l’Association Nationale des Marchands de Musique, qui a pour mission de défendre la pratique de la musique et la fabrication d’instruments. Le NAMM Show est quant à lui un salon qui a lieu depuis plus d’un siècle. Le premier s’est déroulé en 1901, et les très rares pauses ont eu lieu pendant la Grande Dépression, la Deuxième Guerre Mondiale et le COVID. Avant 2020, il y avait le NAMM d’hiver à Anaheim (en Californie, au Sud de Los Angeles), et un NAMM d’été de taille plus intime à Nashville. Le NAMM d’été 2020 a été annulé, il n’y a pas eu de salon en 2021, puis il n’y a eu qu’un salon par an en 2022 et 2023.
En raison de l’état du monde post-COVID, les plus grandes marques n’ont plus de stand au NAMM Show. Des noms historiques comme Gibson, Fender ou Taylor étaient absents, préférant promouvoir leurs produits par des appels Zoom et des événements en ligne plutôt que de dépenser une coquette somme pour louer l’emplacement et surtout payer le déplacement et l’hébergement à toute une équipe sur place. On peut comprendre ce raisonnement à court terme, mais les visiteurs du salon ainsi que les journalistes ne sont pas autant incités à se déplacer en Californie de partout dans le monde si les acteurs principaux ne prennent pas la peine de venir. Le salon Musikmesse de Francfort a fermé ses portes en 2019 à cause de ce manque de visiteurs, et ça n’est jamais une bonne chose pour notre marché.
Mais le NAMM Show de 2023 était bien loin de l’état délaissé du Musikmesse avant la fin, et de nombreux exposants ont fait de leur mieux pour satisfaire les passionnés qui s’étaient déplacés. Plus de 46 000 personnes ont visité le salon, ce qui est loin des chiffres incroyables de l’édition 2020 (plus de 115 000 personnes), mais ça fait toujours beaucoup de dingues de guitare sous le même toit !
Mon expérience du NAMM Show 2023 : Julien Bitoun
Cela fait plus de dix ans que je vais au NAMM Show, depuis 2011. Je n’ai pas eu la chance d’y aller en 2022, et cette édition 2023 était donc ma première depuis 2020. Bien sûr, le contraste entre ces deux années était frappant, puisque de nombreuses zones du Convention Center qui étaient auparavant bondées étaient désormais vides, et pour certaines même pas accessibles au public.
J’ai aussi été déçu de voir que certaines marques comme Taylor et Strymon apparaissaient comme exposants mais qu’ils n’avaient pas de vrai stand, uniquement un petit bureau pour les rendez-vous.
Mais en dehors de ces contrariétés, le NAMM 2023 était une très bonne expérience, l’occasion de rencontrer de nombreux personnages importants du music business, et le nombre de visiteurs réduit nous a permis d’avoir le temps de parler sans être regardés de travers par un rendez-vous suivant.
Guitares électriques
Côté guitares, il y avait de quoi faire chez Godin. La marque canadienne a l’habitude de se montrer très discrète, presque trop, alors qu’elle propose un excellent rapport qualité / prix sur des guitares très bien pensées. La semi-hollow Montreal Premiere était présente dans une nouvelle finition superbe Arctik Blue avec une touche érable et un micro grave Seymour Duncan Antiquity extrêmement cool (avec le classique JB en position chevalet), et plusieurs autres modèles électriques étaient présentés avec des micros Lollar, TV Jones et Lace Sensor.
Godin avait aussi ramené la nouvelle Multiac Mundial, une version très légère au look ravageur de la Multiac qui fête ses 30 ans. À propos d’anniversaires, Seagull fêtait ses quarante ans avec une réédition de la S6 originale et sa tête bien particulière.
Ernie Ball / Musicman étaient venus aussi, et ils présentaient de nombreuses variations sur des modèles existants, à commencer par la version six cordes de la Kaizen, qui est aussi cool que mystérieuse. Cet instrument anguleux à l’aspect bien particulier, avec ses frettes en biais et son corps tout en chanfreins, est le résultat de la collaboration entre le virtuose Tosin Abasi et la marque Musicman, et jusque là il n’était disponible qu’en version sept cordes. Steve Lukather fêtait quant à lui ses trente ans avec la marque avec la L4, la dernière version de son modèle signature disponible dans trois versions différentes : l’une avec trois micros simples bobinages et des couleurs unies type vintage, l’autre avec deux humbuckers et deux sunbursts qui laissent voir la table érable, et la dernière qui est l’édition limitée Steamroller avec un humbucker, deux simples bobinages et un Floyd Rose, le retour de ce vibrato sur la Luke depuis 1989.
Sterling, la marque plus accessible de Musicman, était aussi en pleine forme et elle proposait donc une magnifique version plus démocratique de la Goldie de St. Vincent, ainsi qu’une James Valentine butterscotch équipée d’un Bigsby.
Guitares acoustiques
Comme à l’accoutumée, Martin avait un énorme stand au look très impressionnant, et ils avaient apporté de nombreuses acoustiques magnifiques au salon, dont les nouvelles dreadnoughts Street Legend. La D-18 et la D-28 Street Legend sont des versions vieillies à l’usine des classiques de la marque, et leur relicage a été inspiré par des guitares vintage authentiques d’avant-guerre qui se trouvent dans le musée de Martin, ce qui garantit sa fidélité.
Photo : Parker de Guitar Tabs Daily dans le stand de Martin Guitars.
Les acoustiques étaient aussi bien en vue sur le stand Yamaha avec la très luxueuse FG9, une dreadnought japonaise à la fois très classieuse et discrète, qui montre bien à quel point les guitares de la marque peuvent être réussies.
Grâce à des travaux de recherche et développement intensifs par le Custom Shop de Yamaha, notamment des mesures en 3D, la FG9 est l’acoustique la plus équilibrée et dynamique de la marque, et elle est disponible avec un corps en acajou (FG9M) ou en palissandre (FG9R).
Pédales
Comme toujours, de nombreuses marques de pédales étaient aussi là pour attiser notre GAS. La plus grosse star du salon était sans aucun doute le Binson Echorec, une re-création du légendaire écho à tambour magnétique rotatif italien, connu pour avoir été utilisé par David Gilmour à la grande époque de Pink Floyd. Ce delay a été intégralement revu et corrigé pour arriver à une version plus flexible et solide (il y a même quatre têtes de lecture indépendantes !), et même s’il porte le nom historique de Binson, il a été conçu et fabriqué par la marque boutique danoise T-Rex, qui s’y connaissent bien en delay vintage puisqu’ils ont eux-mêmes lancé leur propre écho à bande, le Replicator.
Après quelques mois au purgatoire des pédales, DOD était bel et bien de retour, avec les meilleures versions des pédales que l’on aime dans leur gamme, du ring mod Gonkulator à l’octaver et synthé basse Meatbox.
Il n’y avait pas de stand JHS cette année, mais la marque du Missouri était malgré tout bien présente par l’intermédiaire de sa dernière collaboration, la Lizard Queen. Tout a commencé par une vidéo devenue virale dans laquelle JHS concevait une pédale en hommage aux grosses boîtes classiques de Electro Harmonix dans les années 70, avec l’aide du graphiste Daniel Danger (qui est aussi le plus grand collectionneur Electro Harmonix au monde), et elle a fini par devenir une vraie pédale EHX !
La version nano de la Lizard Queen est une fuzz bruyante avec un effet d’octave up en plus.
Walrus Audio avait ramené la nouvelle Fundamental Series, huit pédales quasi-identiques visuellement avec leurs boîtiers noirs, leurs noms simples et explicites, leurs trois sliders et leur switch. Ce sont des modèles qui font exactement ce qu’ils ont à faire, sans les aspects excentriques que l’on attend généralement de la part de Walrus. Ces pédales sont moins chères et leur but est de proposer des premières pédales peu coûteuses aux guitaristes débutants, tout en conservant la qualité de fabrication et de son digne de la marque.
Enfin, la marque chilienne DSM & Humboldt a sorti la nouvelle version de son simulateur d’ampli analogique, le Simplifier MkII. La première version était déjà culte et ils n’ont donc pas trop changé une équipe qui gagne. Il y a simplement le choix entre trois hauts-parleurs virtuels (Jensen, Alnico Blue, Greenback), ainsi qu’une reverb type plate embarquée, qui transforme ainsi le Simplifier en ampli casque de premier ordre en plus d’être une machine de guerre en enregistrement.
La conclusion de Julien
La question reste entière : si on en juge d’après cette édition 2023, est-ce qu’il est toujours intéressant de faire le voyage pour aller au NAMM ?
Selon le nombre de rendez-vous auxquels vous avez à vous rendre, il n’est peut-être pas nécessaire d’y rester pendant les quatre jours que durent le show.
Mais le NAMM reste une opportunité unique de rencontrer de nombreux acteurs de l’industrie musicale au même endroit et au même moment, ce qui serait impossible autrement. Les grosses marques qui ont décidé de ne pas venir devraient redonner sa chance au salon, quitte à venir avec des stands plus modestes qu’avant.
Je suis certain que les marques moins connues qui sont venues y ont trouvé leur compte en termes d’exposition. On ne peut pas tout partager par Zoom, et je croise les doigts pour que 2024 soit l’année où l’on considère de nouveau l’interaction en face à face comme la norme.
Mon expérience du NAMM Show 2023 : Thomas Duflos
C’est la deuxième fois que je me rends au NAMM et j’ai sûrement assisté à 2 « petits » NAMM en comparaison avec les éditions qui ont eu lieu avant le Covid.
Ce fut malgré cela un très bon NAMM, et voici pourquoi :
Tout d’abord, j’ai rencontré un nombre important d’influenceurs sur le salon. De nombreux artistes, youtubers, guitaristes célèbres et partenaires avaient fait le déplacement. J’ai également apprécié l’ambiance bizarrement plus calme et détendue du dernier jour qui était un samedi cette fois-ci.
Ensuite, j’étais accompagné par Maxime Seurre, l’un des développeurs d’Arobas Music.
Photo : Maxime Seurre au stand d’Aristides.
Maxime a su apporter sa précieuse expertise technique lors de nos rendez-vous avec nos partenaires. De plus, Maxime connaît un nombre incalculable d’artistes et d’influenceurs, il m’a donc aidé à les repérer dans cette jungle qu’est le NAMM.
Je vous invite à découvrir avec moi les influenceurs, quelques nouveautés, et les choses insolites que j’ai pu observer.
Posez vos questions dans les commentaires, nous serons ravis d’y répondre !
Les artistes Guitar Pro
Maxime et moi avons eu la chance de croiser de nombreux artistes qui pour la plupart utilisent Guitar Pro quotidiennement ! Voici une petite sélection d’entre eux.
Paul Davids
Paul nous a confié qu’il utilise Guitar Pro depuis la version 3 ! Et qu’il apprécie toujours autant la version 8. Sa fiche artiste est disponible ici. Guitar Pro artist page here.
Kfir Ochaion et Carlos Asensio
Les 2 Youtubeurs célèbres utilisent Guitar Pro depuis sa création. Carlos de Guitarraviva par exemple propose depuis de nombreuses années les fichiers Guitar Pro à ses millions d’abonnés.
Julia Lange
Julia est une guitariste talentueuse venant tout droit d’allemagne. Je l’ai découverte lorsque j’ai écouté pour la première fois son groupe Funky Times. Je suis totalement fan de ce groupe, allez les écouter !
Rabea Massaad
Rabea a rejoint l’équipe de Neural DSP. J’ai particulièrement apprécié ses prestations sur le stand de Neural qui était simplement l’un des plus impressionnants du NAMM.
Les pédales d’effet
De nombreuses marques de pédales avaient fait le déplacement cette année, en voici un échantillon :
Walrus Audio
Comme la mentionné Julien, l’une des nouveautés à signaler en ce qui concerne les pédales d’effet vient de chez Walrus Pedals qui vient de sortir une nouvelle gamme de pédale intitulée : The Fundamental Series.
Avec cette nouvelle série au look sobre Walrus désire satisfaire à la fois les newbies et les pros. Les réglages sont simples et efficaces avec 3 curseurs et 1 commutateur à 3 voies pour changer de mode.
IK Multimedia
IKM présentait TONE X, le simulateur d’amplis et de baffles très puissant.
Jam Pedals
Le stand de la marque grecque était magnifique ! Je vous invite à découvrir leurs pédales hors du commun : JamPedals.com.
Solar
J’ai tout d’abord été surpris par une petite curiosité intéressante que je ne connaissais pas et qui n’est pourtant pas une nouveauté : la pédale de chez Solar nommée CHUG.
Son look metal m’a interpelé et j’ai trouvé cette pédale plutôt intéressante, c’est en fait un pré-ampli à très haut niveau de saturation.
Les amplis
À noter la présence de la marque Two-Rock et ses amplis que je trouve totalement magnifiques !
La chelouterie du NAMM 2023
Ceci est un petit clin d’œil à Reda Boucher et sa “chelouterie”. Reda aime présenter des guitares hors du commun et souvent insolites. Voici donc à mon tour ma sélection de guitares incroyables que j’ai pu admirer au NAMM.
Voici ma sélection de guitares incroyables que j’ai pu admirer au NAMM :
Le créateur du concept humoristique Chibson était présent cette année au NAMM. Je vous invite à découvrir ses créations complètement folles elles-aussi !
La conclusion de Thomas
En conclusion ce NAMM fut pour moi une réussite et à nouveau une très bonne expérience. Les nombreux rendez-vous avec nos partenaires m’ont permis d’avancer sur plusieurs projets en cours.
Le NAMM, c’est avant tout une opportunité incroyable de rencontrer en personne les gens avec qui vous discutez en visio le reste de l’année !
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